Quels impacts pour les entreprises ?
Tout d’abord, le paquet Energie Climat 2020 fixant notamment une réduction des émissions de GES de 40% à l’horizon 2030 (versus 1990) est actuellement en cours de ré-évaluation.
Marché des quotas d’émissions renforcé et étendu :
La Commission Européenne a d’ores et déjà indiqué vouloir porter l’objectif de réduction à 50 ou 55% (versus 40%) par rapport aux émissions de 1990. L’ensemble des dispositifs climatiques européens seront réexaminés mi 2021 avec pour conséquence la révision des textes règlementaires européens et nationaux et fort probablement l’extension du marché des quotas d’émissions (EU-ETS) à de nouveaux secteurs. Les Etats Membres se verront également assignés des objectifs de réduction des émissions de GES pour les secteurs hors EU-ETS.
L’extension du marché des quotas d’émissions couplée à un durcissement des contrôles et des règles de reporting vont nécessiter des moyens humains et technologiques supplémentaires au sein des entreprises pour leur permettre de répondre efficacement à ces nouvelles exigences.
Révision de la fiscalité énergétique :
La Commission Européenne a engagé début mars des travaux de révision de la Directive sur la taxation de l’énergie pouvant conduire à de nouvelles règles de taxation des produits énergétiques (gaz, électricité, essence…)… mais également une meilleure prise en compte des sources alternatives de carburants (hydrogène, électricité, biocarburants notamment). Certaines entreprises anticipent déjà ces changements en adaptant par exemple leur parc véhicule, en modernisant leur appareil de production ou en installant des systèmes de production d’énergie alternatif (panneaux solaires en toiture, etc).
Renforcement de la règlementation concernant l’efficacité énergétique des bâtiments :
A compter du 01 janvier 2021, la règlementation thermique RT 2012 sera remplacée par la RT2020. Cette nouvelle norme vise à construire des logements et des bâtiments à énergie positive (qui produisent plus d’énergie qu’ils n’en consomment). Le secteur Tertiaire est également concerné dans le cadre de projets de rénovation.
Eco-innovation, économie circulaire et digitalisation :
Le dernier rapport du Programme des Nations Unis pour l’environnement (PNUE) paru en 2019 indique qu’entre 1970 et 2017, l’extraction annuelle de matériaux dans le monde a triplé et continue de croître au-delà du taux de renouvellement naturel des ressources. On peut assez aisément prédire que l’utilisation raisonnée des ressources naturelles et l’élimination des flux de déchets vont devenir rapidement un enjeu stratégique pour un grand nombre d’entreprises tous secteurs confondus.
Il faut également s’attendre à un renforcement des règles du jeu concernant les déchets notamment avec la création de nouvelles filières à Responsabilité Elargie des Producteurs (REP) notamment pour le secteur des jouets, des articles de sport et de loisir et des articles de bricolage et de jardin. Pour avoir une meilleure compréhension de l’impact financier du traitement de leurs déchets, certaines entreprises ont testé, avec l’aide de l’ADEME , une approche de calcul du coût complet des déchets (méthode MFCA – material flow cost accounting) telle que définie par la norme ISO 14051-2011.
Beaucoup d’entreprises ont enclenché une réflexion interne et mis en place (pour certaines) des actions concrètes visant à développer efficacité énergétique, circularité et éco-innovation. Les nouvelles technologies, l’intelligence artificielle, les « smart devices » vont tous jouer un rôle important dans cette transition : on le constate déjà tous les jours auprès des clients que nous accompagnons dans la transformation digitale de leurs processus EHS et Développement durable.